Mark Karpelès, le Baron du Bitcoin

Nombreuses sont les histoires que vous avez dû entendre à propos du bitcoin. Allant de Nabila qui tweet ses souhaits d’investir dans le BTC à ceux qui ont tout perdu en égarant une clef USB, en passant par Erik Finman, un jeune allemand qui obtient de ses parents le droit de ne pas aller à l’université s’il devenaitt millionnaire avant ses 18 ans (pas de bol pour les parents, il a réussi), elles sont aussi nombreuses que variées.

Entre rêves et désillusions, KryptoSphere vous propose de voyager à travers certaines petites histoires du bitcoin pour accompagner votre mois de Noël. Aujourd’hui nous allons examiner celle du Baron du Bitcoin, Mark Karpelès.

Mark Karpelès

Mark Karpelès est né en dans la région de Dijon en 1985. Enfant surdoué, il apprend à coder avec sa mère dès ses 4 ans. Très vite mis à l’écart à l’école car très différent, il se réfugie dans la programmation, les mangas et tout ce que l’on désigne communément sous le nom de « culture geek ». Dès sa majorité, il commence à travailler en tant que développeur. C’est suite à un échange avec un client en 2011, qui lui propose de payer avec des bitcoins, qu’il découvre cette révolution et commence à s’y intéresser. Fasciné par cette technologie, il passe désormais nuits et jours à tout apprendre sur le Bitcoin grâce à des écrits informatiques, scientifiques et technologiques. Son seul objectif est de tout connaître de cette technologie, de faire partie de l’aventure Bitcoin, tester cette technologie et voir l’étendue de ses possibilités. Il ne comprend que plus tard les possibilités financières permises par le Bitcoin.

MtGox

En Mars 2011 il rachète MtGox dans le but d’utiliser la plateforme existante (qui permettait d’échanger des cartes du jeu Magic: The Gathering Online) et d’en faire une plateforme d’échange de bitcoins. Au même moment, le bitcoin prend de la valeur et de nombreuses personnes commencent à voir l’intérêt économique derrière cette technologie. Le site de Mark Karpelès se fait attaquer par des hackers à la recherche de bitcoins tous les jours. Il se fait voler mais, comme nous allons le voir plus tard, les clients ne sont jamais au fait de ces vols, et les seules fois où ils le sont, MtGox renvoie l’image d’un groupe solide qui gère bien les bitcoins qu’on lui a confié.

Le bitcoin prend ensuite encore plus de valeur et tout le monde se précipite chez MtGox pour ouvrir un compte, faisant de cette plateforme la référence pour échanger ses bitcoins. S’en suit alors l’âge d’or de MtGox. C’était la référence, les médias en parlaient, la valeur du bitcoin donnée par le site était utilisée partout, 70 à 80% des échanges mondiaux étaient réalisés sur MtGox. En Juin 2013, 1BTC vaut 1000 dollars, MtGox brasse ainsi 8 millions de dollars par jours avec 127 000 utilisateurs et 60 employés.

La chute de Mark et de sa compagnie

Le 7 février 2014, MtGox s’effondre suite à une attaque informatique et l’annonce de la perte de 744 408 bitcoins. La plateforme est bloquée et les clients ne peuvent ni revendre ni retirer leurs bitcoins. Fidèle à lui-même, il n’informa pas ses clients de l’état de son entreprise et se réfugia dans son monde, submergé par les évènements.

Très vite il fut accusé d’avoir détourné les bitcoins, manipulé les chiffres des échanges et est incarcéré par les japonais encore aujourd’hui. Le Japon veut envoyer un message : « Chez nous, votre monnaie est en sécurité, ceux qui fraudent sont sévèrement punis ». Mais a-t-il fraudé ? A-t-il détourné les fameux bitcoins ? Il a fait des erreurs de gestion mais semble d’avantage être utilisé pour envoyer un message.

Mark Karpelès a en effet perdu 60 millions de dollars et 865 000 BTC avec MtGox. Personne n’était au fait alors que les pertes avaient commencé bien avant le vol final. Si ceci avait été public, les investisseurs auraient arrêté de mettre leur argent chez MtGox et l’affaire n’aurait pas été si retentissante car MtGox serait restée une petite compagnie. Mark ne contrôlait pas ses stocks de BTC, et personne d’autre n’y ayant accès pour ainsi constater le manque de BTC, il n’y avait pas de notifications en cas de vol. Bref, tout était passé sous silence.

Les pertes qui n’ont pas été déclarées aux clients

Certaines disparitions de bitcoins n’ont ainsi jamais été annoncées aux clients, comme :

  • le vol, en mars 2011 de 80 000 bitcoins suite à la copie de la clef privée. Ces bitcoins n’ont jamais changé de wallet depuis.
  • 20 jours plus tard, lors d’une maintenance, Mark déplaça pratiquement tous les BTC de ses clients (300 000) sur un drive non protégé et public, quelqu’un le remarqua et les bitcoins furent volés. Heureusement, le voleur regretta son action et rendis les BTC (avec un taux d’intérêt de 1%)
  • afin d’évoluer sur le marché européen, il décide d’utiliser la compagnie Bitomat, celle-ci était en faillite parce qu’elle venait de d’effacer accidentellement toutes leurs clefs privées. Evidemment, le fin biznessman qu’est Mark y vit une opportunité et leur offrit 17 000 BTC… qu’il ne revit jamais.
  • le 11 Septembre 2011, le même évènement qu’en mars de la même année eut lieu, sauf que cette fois 630 000 BTC furent volés sans que personne ne l’apprenne.

Les suspects potentiels

Mark est accusé d’avoir falsifié les comptes, mais il est difficile de croire qu’il était le voleur. La plupart des voleurs n’ont pas encore été découvert. Seul le blanchisseur de l’argent, Alexander Vinnik, l’a été, car il n’utilisait pas de techniques de mixing ou d’obfuscation sur ses transactions. Détail important, il utilisait aussi son vrai nom sur le net, ce qui n’est pas très malin quand on projette de voler 500 000 BTC… On a donc pu lier son wallet avec son identité. Les principaux voleurs n’ont pas été découverts et les BTC circulent toujours sur le réseau.

En conclusion…

…écoutez les conseils de KryptoSphere et choisissez votre exchange avec attention !

Plus sérieusement, il est désormais assez communément admis dans la cryptosphère que conserver ses bitcoins sur les exchanges n’est jamais une très bonne idée. Ces-derniers sont en effet un point individuel de défaillance (single point of failure) attirant les attaques de nombreux pirates. Mieux vaut donc ne pas laisser vos bitcoins trop longtemps dans les cales de ces navires, et les rapatrier au port, en lieu sûr, aussi souvent que possible. D’autant que, comme l’a si bien dit Andreas M. Antonopoulos : « Not your keys, not your Bitcoin ».

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